Pour le temps d'une pose...[Égypte]

Turquie était là. À dessiner tranquillement regardant le modèle devant lui. Pff…une sculpture. Tu parles d’un modèle! Pourquoi en ses six ans dans l’académie, ils n’ont pas pensé à changer les sculptures dans la salle d’art pour ceux qui font du dessin d’observation? Lâchant un gros soupir, il continua à dessiner la sculpture qu’il connaît par cœur. Si seulement quelqu’un pourrait entrer en ce moment…juste pour lui demander de poser pour lui. N’importe qui feraient l’affaire. Tout sauf encore cette foutu sculpture!
En attendant qu’un miracle arrive, il alla se poster à la fenêtre et regarda le parc. Un paysage aussi se serait bien. Il commença par dessiner le paysage, lentement. Il était tellement concentré qu’il n’entendit pas la porte s’ouvrir…

La salle d’art était parfaite pour toute sorte d’activités que pratiquait l’Égyptien. De la poterie à l’architecture, c’était le seul endroit où se rassemblaient les divers matériaux dont il avait besoin mais surtout avec les vacances qui se faisaient sentir, Gupta n’avait plus vraiment d’autres choses à faire pour occuper son temps. Il n’était donc pas rare qu’il se rende dans cette salle pour la plupart du temps vide afin de fabriquer une poterie ou plusieurs autres choses encore qu’il pourrait, avec un minimum de chance, vendre dans l’académie.

Il avait donc ouvert doucement la porte comme à son habitude, jetant un léger coup d’œil sur les gens présent. Le turc, ce qui l’étonnât un peu mais il avait bien le droit de venir lui aussi pour dessiner ou peu importe ce qu’il faisait. L’Égyptien posa donc son sac sur la table et lança un timide ‘Salut’ au garçon qui partageait son aile, sans vouloir pour autant trop le déranger dans sa concentration ou le faire sursauter. Il ne savait pas non plus que le Turc s’intéressait à l’art, mais bon il ne s’était jamais donner la peine de lui demander non plus.

Le paysage était simplement magnifique et le turc se cassait la tête à essayer de le dessiner le plus fidèlement possible. Après un instant, il soupira et lâcha son cahier. C’est là qu’il entendit le petit ‘Salut’ d’une voix qu’il reconnaissait puisque ils étaient dans la même aile. Gupta. Il lui répondit avec un sourire et le regarda s’installer…Le profil de celui lui rappelait les hiéroglyphes de jadis qu’il avait dans….Attendez…il y a quelqu’un avec lui! Un énorme sourire apparu sur la face masqué du turc et s’approcha de Gupta doucement.

- Gupta ..Salut…Tout d’abord ça va? Herm…j’aurais une question pour toi…tu…tu voudrais bien poser pour moi?

Espérant une réponse positive, Turquie regardait l’égyptien de haut en bas et pensait déjà à la pose qu’il allait lui demander de faire.

La question prit un peu notre Égyptien au dépourvut. Les mots s’étaient succédé tout naturellement pour en venir à lui demander de faire des poses. Oui certes il comprenait que les modèles ici soient lassant et répétitif et que de travailler sur un modèle humain était plus intéressant.
Point positif, il n’avait pas à bouger ni parler. Point négatif – pour le turc- il portait entre autre un voile et n’avait rien d’un mannequin. Enfin c’était son choix, s’il avait demandé c’est donc que ça ne le dérangeait pas tellement.

Il décida donc de lui répondre du mieux qu’il le pouvait à toutes ses questions, avec son habituel ton un peu lent, enfin jamais au même niveau que Grèce…. Lui c’est tout un cas.

-Je… vais bien… Et toi?… Cela ne me pose pas de problèmes de poser…

Oui bon après il n’avait aucune idée de ce que le Turc avait en tête, mais habituellement ce n’est pas une tâche bien bien compliquer, non? Il l’espérait du moins car il voulait dans le fonds que se rendre utile.

Un sourire illumina le visage du Turc…il prit un banc qu’il mit devant la fenêtre où le soleil était à son zénith et prit doucement la main de Gupta pour qu’il s’assoit sur le banc. Puis il commença à installer les choses dont il avait besoin. Puis en regardant Gupta, il redevint sérieux. Scrutant l’égyptien minutieusement. Puis avec tout le sérieux du monde, il demanda :

- Tu pourrais enlever ta chemise?

Son visage, bien que caché par son masque, était tout à fait sérieux. Sans aucune arrière-pensée, et de toute manière il ne pouvait pas …c’était le ramadan et avoir des pensée à caractère sexuelle lui était fortement interdite.

Sa chemise? Il devait avoir mal entendu, assurément. Il ne demandait pas son voile mais sa CHEMISE. Ce n’était pas logique. C’était donc totalement turc. Il hésita longuement avant de répondre, gardant cet imperturbable silence. Enlever sa chemise dans un lieu publique et prendre le risque de faire courir des photos un peu partout dans l’académie? D’un autre sens personne ne le reconnaitrait, il en était presque certain. Ça demandait réflexion, cependant il ne se donna pas trop la peine d’y penser, ça ne le tueras pas et pour des raisons qui l’échappent il était plutôt enclin à écouter le Turc. Selon le turc lui-même ça viendrait de l’empire Ottoman. Peut-être bien…

-D’accord…

Il ne se donna pas la peine d’en ajouter et commença à enlever un peu sa chemise, regardant le sol. Notre Égyptien était prude, c’est vrai, il ne le nie pas lui-même. Ça ne le mettait pas dans la meilleure des positions cette histoire d’empire Ottoman et de pays et tout ça. Ça devait arriver surement, mais il n’aurait jamais penser se retrouver à devoir retirer sa chemise.

Il le regarda enlever sa chemise. La gêne de l’égyptien donnait au cadre du moment une certaine tension. Mais bon, le turc lui avait demandé ça en pure professionnel. Il scruta le corps balzané de l’égyptien. Fixant le visage de l’égyptien il commença lentement son dessin. Mettant ses cours de dessins d’observation en épreuve. Ne pas lâcher le modèle des yeux et guider sa main avec instinct. Les formes de l’égyptien, les expressions, tout passait au peigne fin du regard du turc. Il s’arrêta et se gratta le menton en bougeant
sa tête de gauche à droite en la penchant.

- Gupta? Tu pourrais plus pencher ta tête par en arrière?

En attendant que l’égyptien fasse ce qu’il lui a demander, il dessine le paysage derrière son modèle. Un paysage certes sorti droit de son imagination, mais tout de même familier à ses yeux.