Film-Liebhaber? 【Austria】

Le prussien avait reçu quelques semaine au paravant un sms avec un numéro inconnu disant:

"viens voir un film avec moi imbécile. R.E."

Bon, fallait pas la tête à Old Fritz pour savoir de qui ça venait ce charmant message...surtout avec les initiales. C'était soit Roman Empire, ce que Prussia doutait, de toute façon il trouverait ça bizarre d'aller voir un film seul avec son prof. Juste le fait d'y penser lui donnait des frissons dans le dos. L'autre possibilité et la plus probable, c'était Roderich. Si Gil apercevait son choix numéro un apparaitre, il décamperait en cinquième vitesse.

Mais bon, comme de fait, Gilbert avait proposé d'aller voir ce dit film le vendredi après les cours. Le temps qu'il se change, l'albinos arriva en un rien de temps au cinéma, attendant son partenaire devant l'établissement. Son habillement était simple mais au moins propre: une pair de jeans bleus recouvert à la base de bottes noires, portant un t-shirt bleu ciel recouvert d'une chemise blanche semi-boutonné, avec bien sur sa croix et quelques autres accessoires comme un bracelet de cuir noir et des chaines aux pantalons.

Il attendait patiemment, accroupit devant le mur sous les affiches des films à venir, que sa tendre-moitier se pointe.

Spoiler:

Voilà pourquoi il ne fallait pas être l’ami d’un espagnol. Il était capable de vous faire écrire les pires bêtises. Unique consolation : la brièveté du message, au moins, allait faire en sorte que le prix du SMS ne coûte pas cher.

Même si, niveau amour-propre, cela risquait de coûter un peu plus cher.

« R.E. »

Sobre et efficace. Surtout incertain. Même si ils étaient…ensemble…ils étaient séparés également par ce genre de choses. Peu enclins à ce genre de petites habitudes affectueuses, ces choses que les personnes « ensemble » sont censées faire… ou ne pas faire. Comme ne pas se disputer, taquiner ou moitié harceler…

Tch. Pourquoi es-tu nerveux, Dummkopft ? C’est…juste un film.

…Fhh. Il épousseta ses habits d’une main gantée de noir, allant resserrer le nœud de l’écharpe violet clair dissimulant son cou, par-dessus une veste gris perle. Sobre et austère, mais s’accommodant harmonieusement à sa fine silhouette, avec un pantalon noir et une chemise blanche classique.
Subtil. Elégant sans donner l’impression d’avoir fait un effort surhumain pour ne pas…s’attirer une réflexion moqueuse. Ne pas être trop…ouvert. Comme d’habitude.

Et en parlant d’habitude…

« Ah…Ce plan a été bien mal conçu… »

Si on craignait le manque de couleur dans la tenue autrichienne, point de soucis. Le temps de se rendre compte que…

« Il est à l’envers ?! »

…une belle teinte rouge colorait ses joues le temps qu’il arrive devant le cinéma, un peu essoufflé mais manifestement fier d’avoir été...presque en avance. SANS avoir couru.

Le temps était du côté du couple cette journée là,nuageux et venteux, parfait pour une sortie intérieur. Parfait...quand on n'attend pas quelqu'un à l'extérieur. Une chance, l'albinos n'était pas du genre frileux, alors un simple chandail lui allait, son chandail rouge habituel qu'il porte pour l'école. De toute façon, le prussien était arrivé quelques minutes d'avances sachant que l'autrichien lui, prendrait surement du temps à arriver. Bien qu'ils ne faisaient pas grand chose qui démontrait le "joli" couple qu'ils formaient, Gil connaissait plutôt bien le jeune aristocrate. La réputation du brunet était connu partout dans l'académie: se perdre était quelque chose d'habituel. Retrouver Roderich à l'infirmerie alors qu'il s'en allait à la salle de musique n'était pas chose étrange...c'était même amusant quand on était Prussia. Méchant direz-vous? Nein! Plus taquin que d'autre chose, parce que même si le germanique prenait un moyen plaisir à énerver l'autre germanique, le premier finissait toujours par lui montrer le droit chemin. Pas par pitié...juste parce qu'il en avait envi.

Hors donc, Gilbert ne s'attendait pas à grand chose, mais fut très surprit en voyant arrivé l'autrichien pile à l'heure. Surprit? On pouvait dire ça, du moins il était content. Assis par terre, il se releva en s'aidant contre le mur, cachant sa joie sous son "smirk" habituel, s'approchant l'aristocrate.

-Eh ben! Nouveau records t'es arrivé pile à l'heure, suivit d'un petit ricanement.

Il le vit et eut un léger mouvement de surprise, pour lequel il se maudit un peu. Bien sûr. Etrangement, même malgré son avis sur les notions de bienséance habituelles, et sa personnalité…spéciale…le prussien était toujours à l’heure.

…Ce n’était pas comme si il avait craint de se retrouver seul devant ce fichu cinéma. …Bon. Un peu. Ce qui ne l’avait pas empêché de courir. Et il était quand même content, au fond, d’être arrivé à l’heure...

…pour le prussien ?

On pouvait courir longtemps avant de lui faire avouer.

Et…de toute façon l’albinos en question s’en fichait ! Tout cela n’était qu’une occasion de plus pour se moquer de lui, ricaner avec son petit sourire en coin comme il le faisait tout le temps…Sourire auquel il répondit par un air sévère, heureux que le froid et le fait qu’il ait couru justifient le rouge qui brûlait ses joues, alors qu’il réarrangeait élégamment ses cheveux sombres.

« Tch…imbécile…il aurait été stupide de manquer une séance à cause d’un retard, » rétorqua-t-il la tête haute. « C’est tout… ! »

Justification un peu trop insistante. Dévions le sujet. « Hmf. Et tu serais mort de froid si j’avais tardé, » dit-il en haussant un sourcil, voyant le simple pull qu’il arborait.

Ca lui aurait peut-être fichu la paix pour toute la séance, s’il avait été frigorifié, certes.

Si un prussien dans une pièce bruyante et éclairée était déjà assez insupportable, que dire d’un prussien dans une pièce silencieuse et sombre ?

-HA! Moi mourir de froid, rétorqua le prussien à la remarque d'Autriche, bien trop awesome pour ça, et puis il fait bien plus froid en Allemagne en ce temps-ci de l'année.

Au moins pendant qu'il attendais celui-ci, Prussia eu amplement le temps de penser au film qu'ils iraient voir. Il n'avait certes pas envi d'aller voir un film de fille culcul avec des genres de faux vampires qui shine au soleil, se battant contre des loups et de voir une fille pisser le sang parce qu'elle se fait dévorer de l'intérieur par son foetus. À moins qu'il puisse en rire, mais il doutait que son copain veuille assister à ce genre d'accouchement, des plans pour le traumatiser à vie, il était tellement parano.

Un film d'époque comme les trois mousquetaires ou les immortels serait bien. De la bataille, des épées et du sang. L'un parlait de l'europe et l'autre des grec. À choisir, Gil prendrait les batailles entre England et France, comment ils riraient de leur manières de combat...remarque que c'était un film américain, alors ça serait plus rire de USA.

Seulement, il préférait largement sa dernière option. Dans une salle noir, avec l'aristocrate parano, il avait enfin l'opportunité que le brunet mette son snobisme de côté pour une fois. Le plan de l'albinos était parfait, ce qui fit apparaitre un sourire en coin sur son visage.

-Moi je dis qu'on va voir "Activité Paranormale 3"...à moins que tu ne sois trop trouillard.

Tch…Cet imbécile, bien trop « awesome », comme d’habitude. …Probablement tellement awesome qu’il avait déjà une idée de quoi regarder. Car l’autrichien, lui, n’était pas exactement un…adepte du grand écran et regardait, perplexe, les affiches devant eux.

Une demoiselle maussade avec deux…hommes bien peu respectables. L’un d’eux était fort blafard (allait-il transmettre cette contagion avec un contact aussi rapproché avec la demoiselle ?) et l’autre avait eu l’indécence de retirer sa chemise.

Les Trois Mousquetaires…plus correct. Même si il espérait que cette femme à l’affiche n’était pas sa chère Anne d’Autriche, du roman. Il était peu réaliste de montrer une reine originaire d’Autriche avec un tel décolleté. Même si elle était l’épouse d’un roi de France.

…Des brutes en armure avec de grosses épées?

...Non.

Et la dernière…..sombre…une chambre d’enfants normale, mais…quelle était donc cette affreuse ombre sur l’image, une tâche ou… ? Ah…« Paranormal Activity 3 ? » Il réprima un frisson, fronçant les sourcils. Fh. Sûrement pas—

Il aurait dû savoir, en se retournant vers le prussien souriant, que cela devait arriver. Il pensait « film sérieux avec une bonne bande-son classique de préférence, » et l’autre pensait…

A…ça.

Et il aurait refusé d’emblée si ce n’était pour les quatre derniers mots, piégeant son amour-propre.

"…Tch ! Moi, un trouillard ? Jamais," répliqua-t-il d’un ton assuré, remettant sa mèche rebelle en place. "Au contraire, cela me semble bien…intéressant. Mais peut-être dis-tu cela car tu as peur…" C’est avec les joues légèrement rouges et l’air défiant qu’il marcha d’un pas décidé vers l’entrée.

"Tch! Comme si l'awesome moi pouvait avoir peur d'un film aussi ridicule que ça!", dit-il en suivant l'autrichien à l'intérieur de la grande bâtisse aux couleurs bleu et beige. L'intérieur était en grande partie peuplé par des étudiants n'ayant rien à faire de leur vendredi soir, ou encore faisaient une sortie en amoureux comme les deux tourtereaux germaniques.

Comme Prussia l'avait dit, il invitait le pianiste au cinéma, donc l'albinos se dirigea vers la billetterie pour aller se procurer les billets pour la prochaine représentation du film d'horreur dont ils avaient parlés précédemment.

En y repensant bien, les fantômes et esprits n'étaient pas vraiment la tasse de thé du germanique aux yeux rouges. Pas qu'il en avaient peur autant qu'America qui lui en faisait tout un plat à ce sujet, mais que si quelqu'un lui racontait une histoire d'horreur avec un fantôme inclut dedans, il allait y croire. Les zombies et vampires lui passaient dix pieds par dessus la tête, mais fantôme et revenant, ça c'était un bon truc pour lui faire un peu peu- le rendre un peu nerveux, l'Awesome Prussia n'avait jamais peur.

Les billets en sa possession, il retourna auprès de l'autrichien qu'il supposait l'avait attendu un peu plus loin. Toutefois, avant de procéder dans la salle 2, il posa une question au brunet:

"Tu veux de quoi comme casse-dalle avant d'aller s'assoir?"

Parce que le prussien lui allait se prendre quelque chose, jamais il pourrait rester à regarder un film sans au moins se mettre de quoi dans l'estomac.

L’aristocrate attendit le prussien un peu plus loin, attendant qu’il s’éloigne avant de regarder autour d’un air intrigué. Aller au cinéma n’était pas un passe-temps habituel pour lui. Alors qu’en ce siècle la plupart des parents amenaient leurs enfants voir le dernier dessin animé paru au cinéma, les siens l’avaient plutôt amené voir des concerts, ballets et opéras parus pour la plupart il y a déjà bien des siècles. Cela devait être à peu près pareil, il supposait. Une salle plongée dans l’obscurité, des chuchotements étouffés…

Et des fantômes.

Il frissonnait légèrement en y repensant, à ces spectacles qui contenaient bien leur pesant d’esprit. Le fantôme maudit du Hollandais Volant, condamné à demeurer sur son bateau à jamais. Giselle, morte avant ses fiançailles et dont le fantôme dansait au clair de lune. La statue du Commandant mort s’animant afin de punir Don Giovanni de sa vie de pêché et de luxure, afin de le traîner avec lui en Enfer…

Oui. Il détestait particulièrement ce dernier fantôme, à vrai dire. Sa mère avait dû le forcer à ne pas couvrir ses yeux lors de cette scène, il se souvenait (il la remercierait plus tard, avait-elle dit).

Celui-là pouvait-il être encore pire?

Le brun joua avec une mèche de ses cheveux distraitement en observant d’un regard neutre les gens qui l’entouraient. De jeunes personnes…des couples. Mein Gott. Il ne savait pas que c’était une occupation étiquetée « pour couples », et d’autant plus « pour jeunes »…
Il était certain que le public des plus grands opéras n’allait point se retrouver ici. Ni l’inverse. Il pensa à l’albinos vêtu d’un constume, assis dans sa loge, sage comme une image en observant de ses jumelles la diva chantant en contrebas. Mh. Il laissa échapper un sourire, qui se cacha de nouveau alors que le véritable prussien revenait, intrigué quand à sa question. Et choisissant pour une fois de faire abstraction du langage familier…après tout, il se faisait inviter n’est-ce pas ? Cela méritait un peu de bonne grâce de sa part, pour une fois.

Roderich étouffa un soupir en jetant un coup d’œil aux confiseries disponibles. Certaines personnes auraient tendance à penser que sa prédilection pour le sucre serait dénuée de discrimination. Or, un aristocrate demeurait un aristocrate, et celui-ci n’acceptait que le meilleur chocolat et les meilleures pâtisseries. Etant donné l’absence de l’un ou de l’autre dans ce cinéma peu luxueux ou sélectif, il allait refuser toute dépense inutile de nourriture lorsque quelque chose cretin son attention.

« Est-ce que…cela, c’est bon ? » demanda le germanique légèrement intrigué, avec un signe de la main discret à l’attention d’un carton de pop-corn qu’arborait un spectateur sur le point d’entrer dans la salle.

« Je n’en ai jamais essayé… »

Ils ne servaient pas ces choses là à l’Opéra, c’est certain.

Horreur et stupéfaction! Il était clair que l'autrichien n'avait jamais mit les pieds dans un cinéma. Comment pouvait-il voir un film sans manger du pop-corn, c'est pourtant la nourriture de prédilection de tout bon cinéphile. Connaissant l'aristocrate, il se doutait que ces seules sortie enfant furent dans les opéras ou encore les orchestres symphoniques. Il ne faisait donc aucun doute que l'autrichien soit aussi inculte à un sujet si...classe moyenne.

Alors d'un célèbre sourire en coin, il alla "poker" le front de l'autrichien:

"Ça! Ça va être la meilleure chose que tu va goûter quand tu va venir au cinoche. L'un ne va pas sans l'autre", dit-il en s'éloignant pour aller cueillir sa nourriture.

Heureusement que l'attente ne fut pas longue, car on connait bien le prussien pour sa "patience majestueuse". Il prit un pop-corn et une boisson gazeuse, il fallait au moins qu'il donne le sucre nécessaire à Roderich pour qu'il garde un intérêt quelconque au film. Retournant proche de celui-ci, il l'invita à le suivre dans la salle qui était encore un peu éclairé par quelque faibles lumières et où certaines rangée étaient déjà occupé par d'autres personnes.

L'albinos choisit sa place de prédilection: 3e rangée à partir du bas, en plein centre. De là, on pouvait voir parfaitement l'écran et entendre à merveille. Assis, il donna le sac de pop-corn à l'autrichien et déposa le verre dans le porte-verre.

"Allez! Goûte avant que le film commence pour voir."

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