SansNom.txt

...Il ne me serait jamais venu à l'esprit que je puisse écrire quoi que ce soit qui se rapproche d'un journal intime. J'avais toujours pensé que pour trouver le besoin de relater sa vie, encore faut-il que celle-ci soit palpitante. Vraisemblablement, ce raisonnement est erroné, car mon existence est aussi banale que le permet la scolarité dans une académie luxueuse réservée aux futures nations, et pourtant me voilà à taper ces mots que n'importe qui peut lire. Enfin, n'importe qui pouvant trouver un fichier caché, en déjouer le code et lisant couramment l'estonien. Et puis, ce n'est pas comme si je laissais mon ordinateur à la portée de n'importe qui. En fait, je ne m’inquiète pas tant que quelqu'un puisse accéder à ce 'journal" que son existence en elle-même.

Près de quatre ans et demi que je suis ici. Durant tout ce temps en territoire américain, j'ai côtoyé toute sorte de camarades, chacun d'un pays diffèrent. Mes communications se sont faite essentiellement en anglais, une barrière supplémentaire pour me séparer des autres, et j'ai été baigné dans un mélange de cultures qui m'a complètement dépassé. Je suppose que si je revenais au pays, mes proches seraient surpris de me constater si peu... estonien. J'ai complètement oublié comment faire des transferts d'argent par SMS, mon porte-feuille contient plus de dollars que de kroons -enfin, maintenant, c'est l'euro, mais depuis le temps...- et le goût du kama s'est évanouit de mon esprit, puisque l'idée même d'un mélange de farine d'avoine, seigle, et divers pois semble être assez amusant, ne parlons même pas de celle d'en faire un repas en le mélangeant à de l'eau. Inutile de préciser que j'ai gardé pour moi qu'il s'agissait quasiment d'une nourriture nationale chez moi. Mais malgré toutes ces décalages, ces déceptions et que sais-je encore, je n'ai pas rédigé une seule ligne personnelle en dehors du courrier à la famille -et encore,ce n'est pas comme si je leur écrivait chaque mois... Pourquoi ce changement ? Je veux dire, il a du se passer un évènement particulier, non ? Ou alors c'est un ensemble ?

... Ça a du commencer à la librairie. Lorsque Lettonie et moi étions sortis en ville, je lui ai proposé d'y passer, me disant que ça lui ferrait plaisir,mais comme je n'avais pas spécialement de livres à regarder, j'ai voulu fouiller quelques bouquins, comme ça, pour voir, et il a fallu que je prenne ce fichu manuel sur les relations sociales ! Je sais que ce n'est qu'un ramassis de sottises, mais... s'être fait traité d’asocial par un livre, c'est... perturbant. Je n'y est pas pensé sur le moment, avec tout les accidents qui sont arrivés après, d'ailleurs ça m’inquiète de ne pas croiser Lettonie, j'espère que sa cheville va mieux... Je me demande si j'ai bien fait de le laisser à l'infirmerie... Et s'il avait croisé une mauvaise personne, là bas ? Et si Russie y était allé lorsqu'il était encore présent, par un très malheureux hasard ?! Maintenant que j'y pense... Même si c'est surement infondé, c'est vraiment angoissant... Il faudra quand même que je le cherche, juste pour me rassurer... Ah, et lui apporter l'E-Book, aussi, je n'arrive pas à croire qu'il ne sache même pas ce que c'est !


Asocial, je disais donc. Je ne sais pourquoi, mais ce mot me gêne. J'ai des tendances solitaires, mais aller jusque là... Est-ce ma faute si la compagnie des ordinateurs est bien plus reposante que celle de mes camarades ? Ce que j’écris là, par exemple, je ne le confierais jamais à qui que ce soit, fut ce Finlande ou Lettonie ! Et puis, ils ont aussi leurs problèmes, je ne vois pas pourquoi je leur ferais subir mes pauvres réflexions sur ma misérable existence, ça ce serait plutôt le genre de Pologne. Tiens, en parlant de lui... je me demande si ma conversation avec Lituanie était une bonne idée. Peut-être que, si j'avais pris le temps de réfléchir... Ça ne me réussi jamais, d'être spontané. Mais, juste... d'apprendre qu'il s'était imposé de ne plus prendre de sucre juste parce que monsieur la République de Pologne en était privé, ça... je trouve ça malsain. Lituanie est libre de faire ce qu'il veut, s'il veut devenir l'esclave de quelqu'un d'autre, qui le devienne, mais je ne crois pas que Pologne s'arrêtera là. Un jour, il ferra subir le même sort à Lettonie ou à moi, si personne ne se met dans son chemin. Ceci-dit... devais-je vraiment encourager Lituanie à se rebeller ? Si ça se trouve, je suis juste en train de briser une amitié. L'une des amitiés les plus tordues qu'il soit, certes, mais une amitié quand même. Je ne sais pas trop ce je suis sensé ressentir... Je devrais peut-être avoir des remords, mais... ça me laisse... indifférent. Cela me permet de voir objectivement et de raisonner clairement, mais j'ai une étrange impression que j'ai du mal à définir... Les mots n'ont jamais étés mon fort, en particulier quand il s'agit d'émotions.


Je me demande si c'est normal d'écrire ainsi, en mettant mes pensées en vrac, sans fil directeur. Même si sans doute personne ne lira ceci, en tout cas pas avec mon accord, cela me mettrait plus à l'aise s'il y avait un "code d'écriture" à suivre. J'irais me renseigner.

Plus que quelques jours. Je vais rentrer au pays. Enfin. Mettre le pied sur ma terre d’origine, parmi tant d’années. Retrouver cet environnement calme et confortable, où les gens ne sourient pas pour un rien comme ici –Jersey et Chine sont surement des gens très sympathiques, mais je ne peux m’empêcher d’être mal à l’aise en les voyant étirer leurs lèvres ainsi…- et qui, surtout, surtout, savent se servir d’un ordinateur. Je eu du mal à me remettre de savoir que Chine n’a pas de portable et qu’il s’est approché d’un ordinateur un nombre de fois comptable sur les doigts d’une main… Comment peut-on se passer d’Internet, alors que son accès fait partie des droits de l’homme ?! …Ah, c’est vrai que c’est seulement en Estonie, ça. Je crois que je l’avais déjà dit à quelqu’un, pensant –à tort- que d’autres pays avaient surement la même ouverture d’esprit. Je ne sais plus quelle nation s’était, mais elle m’a ri au nez comme si j’avais dit une bonne plaisanterie. Enfin, c’est peut-être mieux, lorsque l’on voit ce que certains font de cet accès. Tiens, d’ailleurs, je n’ai toujours pas revu ce surveillant qui voulait que je m’occupe de son ordinateur. Peut-être s’est-il adressé à un professionnel. Enfin, j’espère qu’il va mieux… l’ordi, je veux dire. Le pauvre, avoir un maitre pareil, à gober toute ces publicités intempestives et installer tout ce qu’on lui demande… Pourquoi l’y a-t-il tant d’irresponsables avec les machines ?


…J’espère pouvoir participer à une chorale. Cela fait tellement longtemps… Le club de chant ne permet pas de réunir autant de monde, pour chanter en estonien qui plus est. Est-ce que je serais encore capable de me souvenir des paroles de Õllepruulija ou Isamaa ilu hoieldes… Sûrement. Je ne pourrais pas représenter le pays, sinon, ce serait un aussi grand sacrilège que d’oublier l’hymne national. Quand je pense que de telles chansons sont quasi-inconnues dans l’Académie… Chacun ses goûts, je suppose. Comme ce pianiste. Autriche. Ecouter exclusivement de la musique classique, c’est tout de même un peu…Ceci dit, cela lui convient à merveille ; quelque chose d’élégant et qui force au respect. Cela fait tout de même bizarre d’apprendre l’existence de musiciens particulièrement talentueux dans l’Académie après plus de quatre ans. Norvège, aussi. J’ignorais qu’il savait jouer du violon. Enfin, ce n’est pas comme si j’étais sensé tout savoir des Nordiques, hein, je ne traque pas chaque information les concernant, haha. Ceci dit, sa musique avait… comment dire ? Il y avait quelque chose que je n’arrive pas à comprendre, d’assez… triste. Mélancolie ? Surement une chanson de chez lui. Il n’empêche que cela m’a mis particulièrement mal à l’aise jusqu’à ce qu’il passe à quelque chose d’autre. Ou alors, c’était la fatigue. Je me suis quand même endormi dans le Salon Communautaire, ce soir-là. Un lieu aussi risqué… J’ai eu de la chance, je me suis reveillé suffisamment tôt pour ne pas croiser de gens. Ou pas ? J’espère que c’est Norvège qui m’a enlevé Tallinn… Je n’apprécie pas de savoir que quelqu’un d’autre touche à mes lunettes. Surtout qu’elles ne me gênent pas tellement pour dormir, ça n’aurait pas été la première fois.



Je me rends compte que, tout de même, j’ai croisé pas mal de personnes, dans ce salon. Tant de monde… pourquoi est-ce uniquement dans un lieu aussi dangereux qu’il y a une machine à café ? Enfin, ça fera toujours quelque chose à dire à mes parents, eux qui s’inquiètent que je ne me suis jamais entendu qu’avec mes deux cousins. Tout ça parce que je leur ai écrit plus qu’à eux, presque deux mails par mois. J’espère pouvoir passer un peu de temps avec eux, pendant cette semaine de vacances. Il parait que, depuis que je les ai surnommé « Võro » et « Setu » dans un courrier, ils s’appellent comme ça entre eux. Il trouve cela amusant, que je leur ai donné le nom de deux minorités d’Estonie. Après tout, pourquoi n’auraient-elles pas droit à leurs propres représentants ? Tant qu’on ne me parle pas des russophones… Si seulement ils pouvaient retourner de l’autre côté de la frontière, au lieu de se considérer sur leurs terres… En parlant de frontières, mes parents aimeraient bien voir un ami qui a déménagé à Valga, et comme je n’y suis jamais allé… Valga-Valka, les villes siamoises, que même la frontière esto-lettone n’a pu complétement séparer. Mettre le pied en Lettonie alors que Raivis n’a pas eu l’occasion d’y retourner… J’essayerais de lui rapporter des livres. La littérature lettone n’est pas ce qu’il y a de plus répandu dans la bibliothèque de l’Académie. Il faudrait que je lui demande si quelque chose d’autre l’interesserait… Ah, il faut aussi que je ramène de la liqueur, impossible de trouver de la Vana Tallinn ici ! Et puis un peu de vodka, de la Viru Valge par exemple… Ah, et quelques bières, aussi, ça fait longtemps que je n’ai pas partagé une vraie bière avec Finlande… Bon, après, il faudra réussir à faire rentrer tout ça dans le dortoir sans se faire repérer…


…J’espère pouvoir voir Lettonie avant mon départ…

Je me sens fatigué, et malgré tout je ne peux fermer l’œil. Je commence à être anxieux pour mon départ. J’ai déjà du vérifier six fois le contenu de mes bagages, et j’ai failli aller en ville à deux heures du matin en me rendant compte que j’avais oublié le sirop d’érable que Vorõ m’avait demandé, une histoire avec l’une de ces amies qui lui en a envoyé du Canada et elle avait adoré. Et puis, je commence à me demander si ce serait une bonne idée d’essayer d’introduire de l’alcool dans l’Académie. Enfin, ce qui m’inquiète le plus, ce serait l’aéroport. Deux litres d’alcool maximum par personne dans les bagages… Non, même un pour les alcools forts… Je crois que je vais devoir faire un choix. Ah, et il faut que je pense à l’appareil photo, Lettonie aimerais que j’en fasse de Valka.

…En parlant de Lettonie, je ne peux m’empêcher de penser à l’autre soir. Cet incident, avec l’E-Book… J’aurai vraiment du vérifier ces textes… Qui aurait cru qu’un contenu aussi choquant puisse être aussi facilement accessible ? Et dire que je lui ai laissé l’appareil… Enfin, c’est vrai que j’ai du partir en urgence, je ne pouvais pas décemment rester avec… enfin, je devais… hum, je préfère oublier cet évènement tant que personne n’en sache rien. Comme l’incident hier, avec Lituanie. C’est vrai que j’aurai du réfléchir à deux fois, avant de penser qu’il pouvait avoir ce genre de vues sur… sur Lettonie… rien que d’y penser, cette boule dans la gorge me revient… Mais, pour ma défense, c’est lui qui a commencé le quiproquo. Enfin, comment a-t-il pu interpréter ma question ? Il me parle d’homosexualité, je lui demande si c’était « dans ce sens –là » qu’il aimait Raivis, évidemment que s’il me répond « certainement », je suis confus ! Mais c’est vrai que j’aurais dû me contrôler… C’est souvent, d’ailleurs, que je deviens beaucoup plus… spontané, quand il est question de lui. Mais il est encore si innocent… Et puis, mignon et agréable comme il est, ça ne semble pas si étrange, que Lituanie puisse avoir des vues sur lui. Enfin, ça me rassure de savoir que j’avais tort… Et, vu la réaction de Lituanie, cela ne risque pas d’arriver. Par contre, je ne pensais pas qu’il puisse avoir un avis pareil sur l’homosexualité. J’aurai bien aimé briser ses idées, mais un autre élève, un profondément religieux apparemment, c’est offensé que je dise que « L’Eglise est illogique et irrationnelle ». Il n’a rien voulu entendre de mes arguments, comment peut-on être aveugle à ce point ! Du coup, je ne sais pas ce que Lituanie en pense…


Que cela soit clair. Les homosexuels, je m’en fiche. Qu’on les admire ou les maltraite, c’est pas mon problème. Ce que je ne supporte pas, c’est les arguments. Qu’on dise que ce soit une maladie ou contre-nature, c’est absurde avec quelques connaissances scientifiques. Et ça, ça m’agace. C’est pour ça, d’ailleurs, que je n’aime pas la religion. Une entité supérieure, immatérielle et qui peut tout voir, pourquoi pas, Internet n’en est pas loin. Mais qu’on dise qu’elle soit toute puissante ou qu’elle ait créé le monde, juste parce que « c’est écrit dans la Bible », je ne peux l’accepter. Ou alors, uniquement dans les histoires. Les contes estoniens seraient bien fades sans le Diable… D’ailleurs, je me suis permis de regarder quelques contes d’autres pays européens… C’est étrange. Pourquoi il y a-t-il toujours des rois, des princesses, des chevaliers et autres nobles ? Dans contes que je connais, moi, il n’y a presque que des paysans ou gens du peuple. Et puis, leurs histoires, des quêtes à l’autre bout du monde, tout ça pour une pierre ou un gobelet ou que-sais-je encore, affronter un dragon pour avoir son trésor… Pourquoi ces personnages ne peuvent-ils pas rester chez eux, devant la cheminée, à apprécier une vie calme ? Décidemment, les différences culturelles ne manquent jamais de me surprendre… J’ai hâte de rentrer chez moi.

J’ai fait un pacte avec le diable, hier. Ce n’est pas une plaisanterie pour être dans la continuité de ce que j’ai déjà rédigé. Je parle du vrai diable, bien vivant, venu des profondeurs infernales de la Russie. Les chrétiens représentent l’enfer comme un lieu rempli de flammes, un vrai braisier ; mais je suis de l’avis de Georges Bernanos : L’enfer, c’est le froid. Et rien n’est plus glacial que Russie. Je le hais. Oh, que je le hais. C’était bien la dernière personne avec qui j’avais envie de pactiser. Et le pire, c’est que c’était ma proposition. Je ne sais pertinemment qu’aucun gardien de grenier ou Kavals-Ants ne viendra me sauver, et que je pourrais recevoir aucune aide, ni d’autres élèves, ni des miens. S’ils savaient ce que j’ai promis à notre pire ennemi… Que dirait le diplomate estonien, s’il savait ça, lui qui m’a conseillé de rester neutre quelques heures auparavant ? Certainement pas qu’il serait satisfait, loin de là. Je déshonore ma nation, de mon propre gré. J’ai promis à Russie que j’obéirais à tous ses ordres sans broncher durant tout son mandat… Me mettre à son service alors que 10 jours auparavant, je fêtais les 20 ans du rétablissement de l’indépendance chez moi…

…Mais au moins, Lettonie est sauf.

Je ne lui ai pas encore passé les photos de Valka… Et j’hésite à le faire… Entre Valga la florissante, et pourtant l’une des plus pauvres villes d’Estonie, et Valka qui stagne… Je ne l’aurais pas cru, si l’on m’avait dit que « aller d’une ville à l’autre, c’est changer d’époque ». Et pourtant. J’ai eu un pincement au cœur, en posant le pied sur le territoire letton… Le pire, c’était à quel point les rues étaient désertes, ce jour-ci… On m’a expliqué, qu’il y avait beaucoup de lettons qui passaient de l’autre côté, que ce soit pour un travail avec un meilleur salaire, les magasins, l’hôpital… La langue, il y a peu de problèmes, presque tout le monde parle les deux ici. Mais, savoir ça, ça m’a juste… mis incroyablement mal à l’aise. J’ai eu du mal à trouver le sommeil, la nuit suivante, et c’est seulement pour avoir un de ces rêves… Tellement flou… Je n’arrive pas à me souvenir de quoi que ce soit, juste cette terrible impression… Cette envie de protéger Lettonie, coûte que coûte… C’est incompréhensible.

J’ai besoin d’un remontant. Un verre d’alcool.

Je dois aussi trouver Lituanie pour essayer de le convaincre de voter pour le russe…

Ah, j’ai oublié de demander à Ema sa recette de piirakka… On en trouve pas ici, même pas en magasins… Je devrais demander à Soome, après tout, c’est une recette de chez lui, et lui qui aime bien cuisiner… Et puis, cela fait longtemps que je ne l’ai pas vu…

Cinq mois et demi sans écrire. Durant ce temps, j'ai affronté maints problèmes, citons pour les plus récents une semaine à devoir supporter maux de têtes et reniflements -pas uniquement les miens, puisqu'il s'agissait apparemment d'un rhume collectif à toute l'aile- et d'une soudaine illumination sur les dessous de la Saint Valentin de nos jours. Comment une fête sensé célébrer le sacrifice d'un homme mort pour avoir enseigné l'amour de son prochain est-elle devenue si... rien que de penser à tout ses couples qui se collent, cela me rend malade... Au moins, en Estonie, on fêtait aussi de belles valeurs comme l'amitié et le mariage. Mais ne digressons pas plus : tout ces problèmes, j'ai préféré les garder pour moi plutôt que de sortir à nouveau ce document du fin-fond de mon ordinateur ; j'avoue avoir hésité il y a quelques jours, après ma dispute avec Pologne, car cherchant en vain si je devrais m'excuser de mon manque de sang-froid bien que je n'ai aucune envie de le faire, mais je me suis rabattu sur un livre acheté en commerce. D'ailleurs, il faudrait que je pense à le récupérer, j'espère qu'il est encore dans le Salon Communautaire...

Mais je me retrouve actuellement face à un problème qu'en cinq mois et demi, ou plutôt, en presque 17 ans, je n'ai jamais eu à affronter. Un problème ayant à voir avec la dite fête évoquée plus haut. Rien que que d'y penser, j'ai l'impression qu'un vide se forme dans ma tête. C'est une situation tellement imprévisible... ou alors, est-ce moi qui ai été aveugle ?

Il faut mieux que je reprenne depuis le début. Suivre une piste pour m'organiser. D'abord, il y a eut le bouquet livré lors du Purity Day, enfin, la Saint Valentin. Trois bleuets en plastiques, avec un ruban blanc marqué d'un message. Déjà, recevoir des fleurs ce jour-ci... Les bleuets en plastique, cela m'indiquait le destinataire, je n'ai même pas besoin d'ouvrir mon armoire pour retrouver la couronne de fleur que Lettonie m'avait offert pour deviner ; cependant, il y a aussi le sens... Oh, bien sûr, les bleuets, c'est ma fleur nationale. Mais, et si cela avait un autre sens ? Lituanie avait évoqué une déclaration, avec le langage des fleurs... Si j'en crois Internet, le bleuet évoque un amour timide, et en général les sentiments purs et naïfs. Hum, déjà, je me complique pour rien... Est ce que vraiment, Lettonie irait chercher aussi loin ? Et puis, le message... "Bonne Saint Valentin ! J'espère te revoir bientôt", cela peut être interprété de différentes manières... Est ce qu'il a seulement envoyé cela en signe d'amitié, comme l'on le fait chez moi, ou... ?

Je ne devrais plus me poser la question, avec la réponse qu'il m'a dite, mais quelque part, je préfère encore douter. Cela me met mal à l'aise, qu'il ait de tels sentiments pour moi. Oh, je ne doute pas de leur pureté, sinon il serait hors de question que je pense même à les retourner. Mais c'est ma position dans cette affaire. Je ne veux pas voir Lettonie dans le même état qu'hier soir, l'air aussi... blessé... Et, en même temps, je ne sais que penser. Peut-être devrais-je en parler avec quelqu'un pouvant me conseiller...