"The Talk" [Iceland]

Aille....

Norvège entra dans la cuisine avec un objectif précis. Aller se chercher de la glace. C'est qu'il cogne assez fort le damné Suisse. D'un autre côté il espérait qu'il l'avait aussi un peu amoché. Sa fierté Viking exigeait. Ouvrant un des grands congélateurs, Lukas se mit à fouiller pour sortir de la glace. Son nez l'élançait. Il n'était pas cassé, c'était déjà ça. Sortant quelques cubes, Norge referma la porte. Il posa la glace sur l'appendice, fixant le mur devant lui. Tout ceci à cause de l'intérêt qu'Ice avait porter à Liech. Au fond, il n'était plus si jeune. Réalisation soudaine.

Mon petit frère n'est pas prêt à vivre une vie d'adulte !

Pour Lukas, Sindri était encore ce gamin de cinq ans qui le regarde de haut avec de grands yeux et un air des plus adorable. Se secouant la tête, le Norvégien sortit son portable et envoya un SMS à son jeune frère.

On doit parler. Toit dans 10 minutes.

Le Nordique se dirigea ensuite vers la destination donnée.


Une fois sur le toit, Lukas s'appuya contre la clôture. Il était temps que lui et Sindri aie... cette discution. Quelle lourde responsabilité pour le futur représentant de la Norvège. Pourtant, pour le bien de son frère, il ferait son possible.

Grand frère m’a envoyé un SMS…

Pour la plupart des petits frères cet évènement serait non seulement banal, mais même une source de trouble. Déclenchant moult grognements lyriques comme "Pourquoi c’est encore à moi de faire les courses ?" ou "Quel lourd !"

Or, pour le petit islandais qui fixait depuis quelques instants son écran de téléphone avec ses grands yeux d’un violet à la fois doux et intense…cela révélait d’un message équivalent à l’avènement du Ragnarök.

Il réarrangeait avec sérieux ses mèches de neige tombant sur son front pâle, et s’efforçait de défroisser, d’un air presque férocement blasé, sa veste.

Comme ça, l’air de rien.

Marchant un peu plus vite néanmoins, vers le toit. Sans courir. Et il serait en retard précisément d’une minute et demie. Histoire de montrer qu’il avait fait d’autres choses avant et interrompait son programme de petit frère indépendant et mature pour le rejoindre. Sans étendre le délai. Faire patienter grand frère, qui voulait d’avoir une vraie discussion d’adulte avec lui ?

Inadmissible.

Une minute et demie.

Intervalle de l’équilibre instable entre son infinie admiration et son supposé détachement. Malgré l’anticipation mêlée à l’appréhension alors qu’il arrivait sur le toit et cherchait ce regard frère.

Ce regard violet, le miroir du sien.

Car Lukas ne venait-il pas de se faire blesser par ce germanique hystérique parce que Sindri ne l’avait pas confronté indépendamment? En adulte ? Son regard rêveur se raffermit de détermination.

Il serait…

…il devait être à la hauteur.