Une recette mémorable [PV Allemagne]

Cela faisait près d'une heure que le jeune homme représentant la partie sud de l'Italie s'affairait dans la cuisine. Un peu partout sur la table se trouvait de la farine ayant servit à préparer la pâte. Des traces de jus de tomates étaient également visibles. Lovino comptait préparer une des spécialités de chez lui. Et quelle spécialité. Une pizza. Mais attention, une vrai pizza. Pas l'une de celle que l'on trouve dans les grandes surfaces.

Relevant plus ses manches, il se dirigea vers le réfrigérateur pour prendre le reste des ingrédients, à savoir des champignons , de la mozzarella s'il en trouvait ainsi que des lardons. L'italien finit par l'ouvrit et tomba immédiatement sur l'aliment qu'il détestait le moins au monde. Une pomme de terre.

D'appréhension, l'italien recula de quelques pas avant de dire d'un ton venimeux :

"Qu'est ce qu'elle fout la cette saloperie de patate ?! Elle va intoxiquer tout le reste avec toute la merde qu'elle contient , urgh! Comment peut on manger de cette horreur bon dieu ?!"

A peine sa phrase terminée, qu'il regarda brièvement vers la porte. Ayant le sentiment que quelqu'un venait tout juste de passé. Mais qui ? Ami ou ennemi ? Il ne l'avait pas bien vu.

A la vue de l'allemand qui rentrait dans la cuisine. Il ne put se retenir de grincer des dents. Devoir croiser l'une des personnes qu'il haïssait le plus était déjà assez difficile pour lui. mais se retrouver en plus seul dans une pièce avec lui. Alors là, c'était pire que tout. Refermant le réfrigérateur en vitesse. Déjà la vision des pomme de terres avait été suffisamment écœurante à son gout , celle du blond venait presque de lui gâcher la journée.

« Tu fous quoi là le macho bouffeur de patates ? T’es pas à pervertir l’autre con ?! »

Il n’avait qu’une envie à cet instant. Lui lancer une tomate, comme à son habitude. Histoire de lui montrer à quel point il n’arrivait pas à le voir en peinture. Pourtant il avait un souvenir encore douloureux de la dernière fois qu’il l’avait fait.
L’italien s’était empressé de prendre un photo du germanique par terre et couvert de tomates. Tout cela pour finir avec le poignet tordu, presque cassé. Ça lui avait servit de leçon pour l’instant. Il finit par laisser son regard se poser sur la pizza qu’il préparait.

« Si tu penses en avoir , tu peux toujours aller te faire foutre parce que c’est pas pour les gens qui bouffe des trucs d’hérétiques ! »

Et sur ce il se dirigea vers le four, afin que celui puisse chauffer le temps qu’il finisse son plat. Le tout en dévisageant l’allemand.

Lovino finit par enfourner sa pizza, refermant la porte du four juste après. Il laissa son plat cuire tranquillement.

"Si t’avais faim, tu n’avais qu’a aller bouffer ailleurs ! Au lieu de venir ici, salir la cuisine avec tes truc d’hérétiques ! "

En contraste avec le ton calme du germanique, l’italien n’hésitait pas une seconde à faire entendre que la situation ne lui plaisait guère. Il resta près de l’appareil , ses yeux scrutant ce que l’autre faisait. Une envie de vomir s’empara de lui. Le voir s’occuper de ses patates fut un spectacle suffisamment dégoutant pour lui, qu’il ne pouvait le supporter. Avançant le plus discrètement possible de la table. L’italien s’empara de son arme favorite, une tomate. Il s’était retenu quelques instants auparavant. Mais comment résister ? Surtout face à sa victime, sa cible préférée ? presque son unique quand on y pense.
Puis l’inévitable arriva. Le fruit fut lancé dans le dos de l’allemand , telle l’action d’un lâche. Et lâche, Lovino l’était sans contexte, malgré son air quelque peu bagarreur. Espérant que sa menace aura été efficace pour faire comprendre à l’autre étudiant de quitter la pièce. Mais au cas où, il dit à vive voix.

"Casse toi sale bouffeur de patates ! Compris ?! "

Son arrêt de mort venait sûrement d’être signé. Mais si au moins il pouvait sauver sa chère cuisine, ça aura été utile.

Une moue finit par apparaitre sur son visage avant de regarder ailleurs, l’air hautain. C’était presque une habitude pour lui de le faire. Surtout avec quelqu’un qu’il n’appréciait pas. Et ce fut bien le cas. Piqué à vif par la remarque de l'autre. Mais d'un point de vue extérieur , le germanique avait raison. La cuisine était à tous les étudiants de l'Académie. Sauf que le brun ne voyait pas les choses sous le même angle. Pour lui, cette pièce était comme le territoire réservé des latins.

"Ah ça non ! La cuisine n'est pas à tout le monde et encore moins pour les gens comme toi ! "

Le ton de sa voix bien arrogant, tentant de cacher tout se qui pourrait ressembler de près ou de loin à de la peur. Et c'était pourtant bien ce sentiment que Lovino commençait à ressentir au plus profond de lui.Ça commençait à être le signal tant connu. Celui qui lui disait qu'il fallait battre en retraite. Quoique non. Il resta où il était, croisant les bras. Hors de question pour lui qu'il fuit à cet instant, ce serait comme admettre que l'allemand pouvait utiliser la pièce et qu'il devrait fermer les yeux sur s présence. Jamais.

"Je le répète une dernière fois, fous le camps d'ici et tout de suite !"

Ça devait bien être futile de le redire une nouvelle fois. Mais qui sait peut être que cette fois ça marchera.