Goodbye, Au Revoir, Arrivederci

Goodbye, au revoir, arrivederci.
Que fait tu encore ici ?
Va-t'en dans ton pays
Je sais qu'un autre amour,
t'attends là-bas.

France attendais sur le pas de la porte de l'Académie. Ses valises étaient faites, le taxi avait été appelé, il avait dit au revoir à ses amis. Restait qu'à dire au revoir à.

Lui.

Francis soupira. Trépigna un peu. Il savait qu'Arthur était d'une ponctualité à toute épreuve, ce qui voulait dire qu'il apparaîtrait d'une seconde à l'autre. Nerveux notre Francis ? Jamais. Après tout il était le Pays de l'Amour, le coeur n'avait aucun secret pour lui. Le coeur avait peut-être une raison, qui elle lui était secrète, mais ne nous aventurons pas dans ce chemin.

Le blond considéra durant quelques secondes s'asseoir sur l'énorme valise Vuitton pour se donner un air calme et posée. (et sans doute cool, après tout, la valise elle seule valait quelques milliers de dollars. On pouvait même y voir ses initiales FB en bleu, un autre petit extra de quelques centaines.) Seulement il y avait trop de choses précieuses dedans. Il opta donc pour rester debout et s'adosser contre le pilier de pierre.

Les cheveux qui flottaient doucement au vent, en complet cravate pour bien paraître auprès de son oncle, Francis était plus nerveux qu'il en avait l'air. C'était pour se donner un peu de courage qu'il avait voulu voir England en dernier. Ça, et minimiser les chances de se disputer avec le très susceptible anglais.

Francis était habile avec les mots, ça oui. On le voyait perdre la face très rarement. Il savait quoi dire, quoi faire, comment bouger pour qu'ils tombent tous à ses pieds! Tous? Non! Un petit blond irréductible nommé Arthur résiste encore et toujours au pouvoir séducteur de France. Ledit blond s'avançait vers lui avec son habituel air farouche, comme s'il venait négocier son âme avec le diable, ou encore jeter une caisse thé dans les profondeurs de l'océan Atlantique. (Rions ici de l'ironie). Pourtant, ses yeux verts étaient comme des aimants. Et dès que Francis plongea ses yeux azurs dans ceux de l'Anglais, c'est comme s'il se faisait entraîner par des fées ensorceleuses qui le captivaient et le gardait prisonnier à tout jamais dans une forêt maudite.

"Oh, la belle métaphore, je devrais l'écrire sur papier celle-là un jour."

La phrase du Président résonna dans la tête de Francis, mais il avait tellement de choses à dire, qu'en ouvrant la bouche rien ne sorti. Il devait se sortir de ce faux pas et rapidement. Jetant un oeil à sa montre, il fabriqua rapidement un excuse.

- Je voulais m'assurer que tu n'oublies pas les cartons de remerciement pour la commandite du bal par les restaurants de l'Île.

... quelle NULLITÉ.

Dès que la phrase quitta les lèvres du blond, celui-ci eut une urgente envie d'aller se jeter un bas d'un pont. Se sortir de ce faux pas allait être agonisant. Et de voir Arthur monter en furie en l'espace d'une nanoseconde découragea presque le Français. Presque.

Après tout, ce n'était jamais avec les mots qu'il réussissait à s'accorder avec Arthur. C'était dans l'action. Le peu de fois où ils s'étaient alliés c'était sur un coup de tête et la chose s'était faite spontanément. Oui, avec Arthur c'était la meilleure stratégie.

Francis attrapa donc le bras du plus jeune pour le retenir. Ne voulant pas empirer les choses en se cafouillant dans ses mots il ne fit que murmurer son nom.

- Arthur...

Il n'avait pas envie que son dernier moment avec le blond avant ses vacances soit une dispute. Bon la majorité de ses souvenirs sont des disputes, mais les bons souvenirs méritaient d'être chéris.

Lui adressant son plus beau et sincère sourire il l'attira contre lui pour le serrer. La tête posé contre la sienne, il respira doucement son odeur. Sans être supersticieux, s'il lui arrivait un accident pendant son voyage, ça serait trop triste d'avoir laisser celui qu'il aime tant sur un coup de colère.

- Tu vas me manquer...

Francis, le nez enfouit dans les cheveux d'Arthur, vivait un court, mais intense moment de bonheur. Il savait très bien que le plus jeune allait le repousser sous peu, lui balancer des insultes en plein visage avec le plus mignon des rougissements sur les joues. Il profitait donc du moment quand une pensée l'envahit. Il était avec Spain maintenant. C'était un peu tricher ce qu'il faisait. Il avait beau essayer de se le nier, au plus profond de lui-même, le blond savait parfaitement qu'entre Antonio et Arthur, il aimait plus l'anglais tsundere. Cependant, il avait décidé d'être avec l'Espagnol et il lui serait fidèle.

France repoussa donc gentiment le plus jeune et tenta de lui sourire. Cependant la tristesse était visible dans ses yeux. Le blond allait sans doute le traiter d'imbécile et s'en aller. Ça serait mieux ainsi. Vaux mieux couper les ponts. Arracher le diachylon d'un coup sec. Que la douleur soit brève. Qu'il puisse mettre son amour pour le blond derrière lui. Arrêter de se perdre dans ses grands yeux verts, vouloir toujours embêter le plus jeune pour avoir de l'attention. Effaces les milliers de photos qu'il a prit en toute ces années.

S'arracher le coeur et le protéger avant que la botte de l'anglais ne l'écrase.

Rester avec quelqu'un qui l'aime.

Arrêter de souffrir de cet amour à sens unique.

- Prends soin de toi Arthur.

Sur ces mots, il fit demi-tour, en partie pour l'effet dramatique, en partie pour cacher la larme qui roulait sour sa joue.

- Hey Francis.

Le blond se figea. Il ne pouvait pas faire demi-tour. Pas comme ça. Pas avec les joues couvertes de larmes. Pas alors que d'entendre son nom lui déchirait le coeur. Pas alors qu'Arthur lui disait de revenir en bonne santé. Revenir en bon état ? C'est tout ce qui préocupait le Président ! Les tâches, les responsabilités. Où était l'émotion ?

Non, autant oublier. Reste avec Spain. Ne te retournes pas. Ne plonge pas ton regard dans ses grands yeux verts. Il est temps de te défaire du filet.

Francis fit un au revoir de la main toujours de dos. Heureusement pour lui le taxi arrivait. Les yeux fixé sur la voiture, il attendit que le chauffeur vienne mettre ses valises dans le coffre. Lui ne bougeait pas, toujours de dos à l'Anglais. Il faisait de son mieux pour remettre son masque.

Ceci est un au revoir de mon coeur. Deux semaine pour ma peine d'amour. Après plus jamais

Le blond s'essuya la joue avant de tourner un peu la tête vers l'Anglais.

- Bien sûr je vais revenir en parfait état.

Sur ce, il monta dans le taxi, affichant son sourire faux pour cacher sa tristesse. Il indiqua au chauffeur d'aller à l'aéroport, et se calla dans le siège, sans un regard pour Arthur.