La patience porte ses fruits. [France]

L'Espagnol ouvrit la porte et sentit tout de suite le vent ébouriffer ses cheveux bouclés. Il mit un pas dehors puis referma la porte à sa suite. Le toit, cela faisait un petit bout de temps qu'il était pas venu. Il regarda la place vide, s'avançant calmement, les mains dans les poches, perdant simplement son temps pendant qu'il séchait un cours de mathématiques. Il s'installa en indien à même le sol, le temps c'était un peu rafraîchit, mais il faisait toujours aussi chaud.

Regardant autour, toujours seul, il pensait un peu au passé. Une semaine bien normale pendant les vacances.. il avait avoué son amour à Francis, il fut heureux de se faire répondre, mais disons qu'un compte de fée n'est pas toujours parfait. Il a fallu qu'Inglaterra réapparaisse aux pensées de Francis. En fait, il n'était jamais vraiment partie de ces pensées, il en était certain. Il s'étira, ça lui manquait le temps alors qu'il était toujours avec Gilbert et Francis, tous les trois à rigoler sur le toit. Le bon vieux temps sûrement. Maintenant il était heureux avec Féliciano, il avait pardonné à Francis même si en fait, il avait manipuler son propre meilleur ami. Il espérait toujours des excuses, d'être sûr qu'il ne le détesterais plus autant à cause de sa foutue réaction à Arthuro. Il soupira et se coucha sur le dos, ayant envie d'une sieste, simplement fatiguer il ne remarqua pas l'ombre qui se traçait en face de lui.

Francis errait dans les corridors sans but. En froid avec Espagne depuis un bon bout de temps et venant d’avoir une dispute avec Prusse, il s’ennuyait grandement. Il aurait été simple de se tenir avec des personnes de bonne compagnie, mais vraiment, ces deux êtres extravagants demeuraient ceux avec qui il avait le plus de plaisir. Un peu découragé, France décida qu’un bon bain de soleil lui ferait le plus grand bien. Par-contre, pas question de prendre le risque d’aller dans un parc et de croiser d’autres élèves. Seul, de quoi aurait-il l’air? Mieux valait éviter d’être vu dans cet état, sinon qu’est-ce que les autres penseraient de lui.

Avec un le cœur lourd, puisqu’il détestait la solitude, France monta jusqu’au toit après être passé à sa chambre pour y prendre son exemplaire de Candide par Voltaire, l’un de ses auteurs fétiches. Il ouvrit la porte menant à la terrasse en feuilletant le roman pour retrouver l’endroit où il était rendu dans sa lecture. Ce n’est que rendu à mi-chemin entre le bord du bâtiment et la porte qu’il réalisa qu’il n’était pas seul. Il n’osa pas relever les yeux immédiatement, craignant de voir apparaître celui qu’il tentait d’éviter depuis un bon moment. Lorsqu’il se décida enfin, ses soupçons furent confirmés et il comprit qu’il ne pourrait pas échapper à ce qui l’attendait. Il devait impérativement s’entretenir avec Espagne et tout régler une bonne fois pour toutes. Aucun échappatoire n’était possible et de toute manière, Francis savait qu’il n’aurait pas le courage d’aller vers l’hispanique pour s’expliquer si une autre occasion se présentait.

-Antonio… Tu as une minute à m’accorder?

Baillant, seulement la sieste lui venait à la tête, jamais il penserait que quelqu'un viendrais le déranger. Il ouvrit les yeux, les laissant plisser à cause du soleil alors il ne voyant qu'une silhouette près de lui. Se demandant de qui il s'agissait et mettant ses mains en visière il regarda la silhouette à la chevelure blonde, les yeux bleus, un peu plus petite que lui.. Francis. Il le regarda l'air surpris. Attend il venait de lui parler en plus. Après tout ce temps, alors qu'il ne dormait plus ensemble, qu'il avait maintenant changé de lit et qu'il dormait maintenant avec son adorable Italien. Alors qu'il prenait toujours sur lui la cause de la dissolution de leur trio qui lui manquait horriblement. Et ce temps auquel il était toujours persuadé que Francis le détestait plus que tout pour ne l'avoir pas compris et pour avoir été une prison pour lui. Il se releva doucement, y croyant toujours pas en le voyant devant lui, en train de lui parler au lieu de l'ignorer en flirtant avec une personne prise au hasard.

-Une minute?..

Un sourire s'afficha sur le visage, il venait s'excuser pour l'avoir utilisé comme remplaçant à Inglaterra? S'excuser de l'avoir jamais aimé, qu'il regrettait cette connerie qu'il avait eue d'accepter ses sentiments. Et peut-être, qu'il ne le détestait plus, qu'enfin il avait compris que c'était pas la peine de le détester.

-Bien sûr Francis, ça fait longtemps qu'on a pas parlé après tout.

La dernière phrase et le sourire innocent d’Antonio déstabilisèrent France qui regarda son ami avec des yeux ronds. Pourquoi sourire ainsi après tout ce qu’il lui avait dit? Décidément, l’espagnol ne changerait jamais et cette pensée rassura un minimum Francis qui ne pouvait s’empêcher d’être bien mal à l’aise. Espagne ne semblait même pas un tout petit peu en colère ou méfiant quant à ce que France allait lui révéler.

Après avoir passé sa main dans ses cheveux en soupirant, France s’assit sur le sol et invita Espagne à faire de même en tapotant doucement le sol à côté de lui. Bien que ronger de remords, France essaya de sourire à son tour au joyeux luron qui le fixait en attendant une réponse. À ce point-ci, France ne savait pas par où commencer et cherchait les mots exacts pour atténuer les souffrances de son ancien petit ami. Il s’était montré tellement bête avec lui depuis si longtemps et son manque de savoir-vivre envers l’espagnol demeuraient inexcusables. Cependant, aujourd’hui, Francis était bien déterminé à se montrer sincère envers Antonio espérant qu’il le pardonnerait.

-Je …te dois des excuses… et des explications, je crois.

Maintenant, qu’il avait entamé la conversation, il était impossible de reculer. Antonio méritait la vérité.

- Mes dernières paroles étaient d’une lâcheté incroyable… Je t’ai menti sur toute la ligne pour que tu te mettes à me haïr et que ce soit plus facile pour toi de passer à autre chose…C’était stupide et immature, je l’avoue… Je me disais que tu valais mieux que ça et que je ne méritais pas ton amitié, après… ce que j’ai fait.

Totalement remplis d'espoir et s'assoyant en face de Francis comme celui-ci lui avait invité de faire. Il regarda le sourire qu'il lui faisait le connaissant bien assez pour savoir qu'il n'était pas très sincère, mais plutôt mal à l'aise et il avait bien raison de l'être pour vouloir lui parler maintenant après tous ces moments de remords venant de l'Espagnol, il s'en voulait toujours après Gilgil pour ne pas l'avoir écouté. Il l'écouta attentivement. Lui devoir des excuses et comment, souriant doucement, depuis le temps qu'il espérait ce moment, il restait totalement silencieux à l'écouter jusqu'au bout.

Il écouta ces autres paroles, sans un mot, pour une fois qu'il gardait le silence, il se concentrait à l'écouter et à bien comprendre tous les mots un à un.

-Enfin Francis, même après ça tu sais, je t'ai jamais détesté. Ça m'a.. plus blessé au contraire. J'étais fâché que tu l'es fait avec.. Inglaterra, mais je t'ai pardonné pour ça tu sais. Après tout tu n'as pas fait que mentir, c'est vrai que je ne te connais pas si bien.

Il souriait toujours, mais il était incapable de le regarder dans les yeux. Comment pouvait-il? À chaque fois qu'il croisait son regard il avait l'impression que Francis le regardait comme s'il y avait Arthuro. Il ne pouvait l'endurer. De plus qu'avec son costume de « Carmen » il lui avait très bien dit qu'il avait de beaux yeux, il avait envie d'en rire, c'est chiant quand Gilgil a toujours raison.

Francis écouta à son tour ce que son ami avait à lui dire et ressentit une immense déception suite aux aveux d’Espagne. Il pensait qu’Antonio lui en voudrait encore pour le geste qu’il avait commis, mais ne s’attendait pas à se faire dire qu’il ne le connaissait pas. Pris au dépourvu, Francis baissa la tête en se mordant la lèvre avant de continuer son discours.

-Antonio… pourquoi dis-tu ça…? Tu me connais voyons… Nous étions les meilleurs amis du monde avec Gilbert! Et … je crois que c’était mieux ainsi. Des amis tels que nous ne sommes pas faits pour être en amour, non?

France parlait d’une voix douce en essayant de s’expliquer et de calmer les choses. Oh, comme il maudissait ce genre de situation. Tout serait tellement si simple, si rien n’avait eu lieu entre eux. Avec déception, France remarqua qu’Espagne évitait son regard, mais continuait tout de même de sourire. Inutile d’être d’avoir une maîtrise en psychologie pour comprendre que le bronzé ne souriait pas tout à fait sincèrement. Malgré toute sa volonté de dire la vérité, France refusait absolument de lui révélé pourquoi il l’avait laissé tomber. Déjà qu’il avait honte de ressentir quelque chose pour cet étrange personnage…

-Je m’excuse encore, Antonio…de t’avoir autant manqué de respect. Cela me fait plaisir d’entendre que tu me pardonnes pour t’avoir trahi…, mais penses-tu que nous puissions repartir à zéro? Redevenir les bons amis que nous étions avant que nous ne faisions une erreur? Après tout… Prusse semble plus que désespéré de raviver la flamme qui anime notre trio.

Sa dernière phrase fut ponctuée d’un sourire espiègle, alors qu’il revoyait toutes les scénettes que l’albinos lui avait fait pour qu’il se bouge le postérieur et aille réparer les pots cassés.

-Hahaha, ouais c'était certainement mieux comme ça, tous amis.

Ça lui coûtait tout de même un peu de dire ça. Comme si le fait que son premier amour est été un désastre monumental et qu'il aurait bien fait de se mordre la langue lors de la plage au lieu de lui avouer. Ouais, il regrettait. Après tout, il pensait quoi en sortant avec Francis? Qu'il allait pouvoir le changer? Et comment avoir confiance en une personne qui est clairement amoureuse d'une autre? Il soupira doucement, il se sentait encore plus idiot d'un coup. Et sa voix douce donnait l'impression qu'il parlait à un enfant, il comprenaitbien qu'il regrettait lui aussi, quoi qu'il ne devait pas regretter d'avoir partagé son lit avec Arthuro. Son premier amour le rend cocu.. haha, la bonne blague. Non, définitivement, il était bien mieux avec Féli. Il pouvait avoir confiance en lui et il savait qu'il n'était pas du genre à aller le tromper et encore moins avec Inglaterra.

Manqué de respect, c'était le mot à dire, sinon il aurait très pu dire « pour avoir joué avec toi en profitant de ton amour pour pouvoir baiser et puis bon, le sexe c'est bien, mais je préfère Angleterre même si tu as la même couleur de yeux ». Aïe, manqué de respect était le mot juste finalement.

-Repartir à zéro? Il lui fit un grand sourire. Avec plaisir, depuis le temps que j'attends seulement que tu viennes me voir.